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La BD autogérée de A à Z

Vincent Gerber, samedi 5 novembre 2011
Le Courrier, LeMag, culture

EDITION Les Genevois de B.ü.L.b comix ont fait de la microédition un art à part entière. Retour sur un parcours atypique qui touche à sa fin.

Leur petite entreprise ne connaît pas la crise. Après quinze ans d’existence, les éditions B.ü.L.b comix sont en passe de remporter leur pari: mettre sur le marché des publications soignées et à prix abordable de dessinateurs internationaux. Le tout sans subventions et sans perdre d’argent.
«B.ü.L.b comix», définition: «bandes dessinées ütopiques à lire dans son bain». Derrière la forme humoristique, c’est une vraie philosophie qui est revendiquée. Lancée en 1997, dans le même élan qui a vu émerger Atrabile et toute une génération de bédéastes genevois, la maison d’édition se démarque par sa charte qui promeut un DIY (do-it-yourself, tout faire soi-même) radical et une ligne éditoriale et graphique «quasi dogmatique».
Graphistes de profession, les membres de B.ü.L.b mettent à profit leurs connaissances pour tout économiser au maximum. Les dimensions des différentes collections sont ainsi pensées de manière à limiter les pertes de papier; le nombre de couleurs est restreint et tout ce qui peut l’être est assuré bénévolement. «Tout est pensé pour être autosuffisant», explique le fondateur Nicolas Robel. Et ça marche: l’entreprise est toujours rentrée dans ses frais. Un travail de bénédictin, mais qui a aussi ses avantages, comme l’explique son associé Mathieu Christe: «Comme nous sommes libres de toute contrainte, nous pouvons prendre le temps qu’il faut pour réaliser un bon livre. Nous ne le sortons pas tant qu’il n’est pas abouti.»

ENTRE ART ET BD
Exigeantes, les publications de B.ü.L.b comix se distinguent par la forme comme par le fond. Plus pointues que grand public, elles évoluent dans le domaine alternatif – et quasi artistique – de la bande dessinée, où l’album devient un objet très travaillé. «Elitiste en terme de produit mais populaire en terme de coût», disent les auteurs, conscients d’ailleurs d’avoir «le cul entre deux chaises», entre l’art et la bande dessinée.
Parce qu’elle représente une grande part de leur catalogue, et certainement leur création la plus marquante visuellement, on a beaucoup parlé de leur collection «2[w]» (deux watts, chaque collection étant associée à une certaine puissance). Ces petites boîtes en carton qui tiennent dans la main renferment chacune cinq histoires de bande dessinée pliées en accordéon. Nommées d’après les lettres de l’alphabet, ces «2wBOX» se sont succédées jusqu’à atteindre le «X» en septembre dernier¹. L’occasion de découvrir les œuvres inédites de l’Argentin Pablo Holmberg, du britannique Henry McCausland ou du Coréen Yan Cong – aussi inconnus qu’intéressants. En les dépliant, on ne peut que saluer les heures passées à leur réalisation. Pliage à la main, collage des boîtes, seule la matière brute est achetée. Le reste est fait maison.

FIN DE SÉRIE
Avec son «X», cette nouvelle boîte signale aussi que la série touche à sa fin. Qu’adviendra-t-il après la lettre «Z»? «Il s’agit en réalité d’un compte à rebours, dévoile Mathieu Christe. Une fois arrivé au bout, B.ü.L.b comix s’arrêtera.» L’alpha rejoint l’omega, avec un bilan prévu une fois le rideau tombé: «A la fin, nous aimerions publier une réflexion de fond sur l’édition, sur ce que cela nous a apporté de sortir des livres de cette manière durant quinze ans.»
Au-delà, le stock reste disponible mais est voué à disparaître. Pas de réédition: comme le veut leur charte, «quand un ouvrage est épuisé, il le reste». Qu’on se rassure, l’intégralité de leur fonds repose aussi désormais à la BAA (lire ci-dessus). Une occasion de découvrir un catalogue originale, faisant la part belle aux découvertes inédites, comme le Fuc(k) de Ron Rege Jr. ou les ouvrages de John Porcellino. Un nouveau titre de ce dernier est d’ailleurs en préparation dans la fabrique B.ü.L.b, qui marche encore à pleins watts.

Quand le livre devient art
La bibliothèque d’art et d’archéologie de Genève (BAA) ouvre ses portes aux créateurs de livres-objets. L’établissement a récemment fait l’acquisition de l’ensemble du fond de plusieurs maisons d’éditions genevoises, dont Héros-limite, Nomade, Boabooks, l’atelier micro-édition de la HEAD, Attitudes et B.ü.L.b comix. Pour l’occasion, toutes se voient réunies dans le cadre d’une exposition longue durée dédiée au mélange particulier de l’art et de la littérature. Un des objectifs de l’événement est de «porter un regard critique sur le développement des éditions d’art». On constate qu’en se rapprochant de l’art, le livre revendique sa place au-delà de la seule valeur du texte et devient un objet doté d’une valeur symbolique. Une façon aussi d’apporter une réflexion sur le renouvellement du livre quand d’aucuns annoncent sa disparition. Intitulé «Made in Genève», l’événement se tiendra du 7 novembre prochain au 31 mai 2012.
Bibliothèque d’Art et d’Archéologie de Genève, Promenade du Pin 5, Genève. www.ville-ge.ch/baa

¹ Le vernissage de la 2wBOX «X» aura lieu dimanche 20 novembre dès 17h à l’occasion du Monstrefest, la convention des éditions indépendantes et sérigraphie qui se tiendra à l’Usine de Genève du 18 au 20 novembre. http://monstrefestival.blogspot.com